Trails des Forts, à faire les forts - je sais pourquoi maintenant !
Des jeux de
mots sur le mot Fort on peut en faire en veux-tu en voilà…
Toi Chita moi Jane, toi babouche moi Dora ...ou comment
à Besançon ils font d’un trail un raid aventure durant une journée de pluie en
non-stop.
Le trail des forts c’est
quoi ?
Une superbe communication déjà !
http://www.traildesforts.com/
Que ce soit sur le site ou sur internet, tu trouves tous les renseignements
qu’il faut, même un résumé historique des forts.
Épreuve atypique, mixant
harmonieusement nature et patrimoine. Il se distingue par un tracé technique,
escapades historiques au cœur des fortifications inscrites au patrimoine
mondial de l’Unesco = bon elles ne seraient pas inscrites, cela ne changerait
rien il me semble… mais bon je précise en tant que bonne guide touristique…à
priori cela donne plus de valeur au truc !
Véritable régal pour les yeux et
les sens = vous pensez bien par pluie
battante, tous les sens étaient en éveil !
Une fin de parcours qui traverse
la célèbre Citadelle et son passage vertigineux avec vue sur l’arrivée = La
montée des escaliers à la citadelle 2.5km avant la fin mais rien à faire, que
du bonheur c’est de la pierre, je peux enfin courir un peu, mais cela fait bien
trop peur pour moi de regarder la ligne d’arrivée.
Le parcours propose donc de
relier l’intégralité des 8 forts du 18 et 19e siècles qui protègent la cité
Vauban. On passe même à l’intérieur de certains par des passages sous terrains,
c’est vraiment classe et trop fort.
Le parcours : 2300D+ pour
49km, oui cela commence à causer
Pourtant j’arrive pleines
d’ apprioris : mais il n’y a pas de montagnes à Besançon ou bien ?
Bon ok les montées aux forts,
mais c’est forcément des gros chemins, type on passe avec les chars les petits
gars, on est des militaires ou des lopettes ?!
Nonnnnnn vous n’y êtes pas du
tout !!! Rambo spirit, on est des traileurs qui essayons de grimper des
fichus murs de 20% de pentes recouvertes de bouillasse, le tout défoncé par les
400 personnes qui ont bourriné le terrain - et sans corde! Au cas où tu voudrais
te pendre. Y’a pas moyens.
Le chemin, y’en a pas- enfin plus. Tu vois la rubalise au loin tu vises. Les
traces ont laissé place à des toboggans de boue que ce soit en montées comme
en descentes. Le point positif pour les surfeurs, ils arriveront à descendre
autrement que sur les fesses. Ce qui ne fut pas mon cas bien sûr ! Pour
monter, on escalade et on fait comme on peut. Et quand c'est pas la boue, il y a des cailloux partout.

Alors évidemment oui il y a du
maccadam, mais quel bonheur de courir un peu à des moments. Cependant à côté de
cela, le dépaysement est total quand tu te retrouves dans une forêt végétale où
la mousse vient te chatouiller les doigts.
Non vraiment il y a une jungle dans
le Doubs.
Un tracé en dent de scie, très usant, tout en relance, il n'y a guère de moment de repos étant donné le profil du parcours où les rares moments de roulant te permettent enfin de courir un peu. Magnifiques sentiers tout en devers, où le manque de sécurité me laisse un peu pensive. Ahhhh oui j'avais oublié qu'on est sur le trail des forts.
Course peu plébiscitée chez nous en Alsace, ici c'est le rendez vous de la saison !
Et n'est pas fort qui veux.
Petit point matos

Et pourtant j’avais
la pèche,
comme la confiture que j’ai prise au petit déjeuner, comme le choix de mettre
ma veste de pluie de vélo, de couleur pèche abricot (
et patate pourrie à la
fin), plus compacte à emmener.
Pour l’unique heure où je l’avais mise dans le
sac, oui c’est important l’encombrement quand on a un petit baluchon, et à
quelques détails aussi plus pratique comme les poches.
D’ailleurs pourquoi
décat mettaient des poches sur leur veste de vélo et pas sur la veste de
trail ? Il y a des logiques techniques qui m’échappent mais des intérêts
budgétaires que je comprends. Alors qu’importe le rayon d’achats d’une veste
dans un magasin, faut comparer celle qui reste le plus pratique.
Oui les poches où j’ai rangés mes
gants mi saison que je n’ai pas pu mettre une fois mes doigts trop froids,
engourdies, bouffies et gonflés des diverses chutes, un peu comme dans les
dessins animées…
Au pied évidemment les cascadias
GTX ont bien pris soin de mes petons et j’avoue elles se sont bien défendues au
point de vue du grip dans la boue. Après je reste persuadée que c’est
l’utilisateur et sa dextérité qui font la différence. Mais aucunes ampoules au
bout de 8h42, bon après tout c’est logique vu les rares moments où j’ai pu
courir !
Mauvais choix par contre de
brassières, me croyant devenue moins fragile, je suis vite rattrapée par les
frottements. Ahhh tu veux jouer ton invincible pécheresse, ben tiens, 2 coups
de fouets dans le dos.
Comme pour bien compenser une douleur par une autre, le
gros point noir de cette course aura été ma plaque de clavicule qui frotte
terriblement contre ma bretelle. Elle me fait tellement mal que j’ai
l’impression qu’elle va sortir de ma chair. Bon à priori étant en titane je
pourrais toujours m’en servir comme piolet pour les montées.
Comme compenser la douleur, pas de choix, je me dois me transformer en Dora et
tenir mon sac pour qu’il n’appuie pas sur mon épaule.
Petite illustration plus vraie que
nature et bien cramponnée à une branche
Durant toutes les descentes et les
montées mon leitmotiv aura été les branches, les troncs, les arbres, la nature
ce sont tous mes amis.
Ma course
Décidant de partir doucement, je
perds un temps fous dans toutes les portions rendues impraticables par la
pluie, la boue, des descentes caillouteuses trop techniques. Mais je ne stresse
pas plus que cela pour le chrono. D’ ailleurs je ne regarde pas mon montre. Mais
la difficulté est la même pour tous les gens autour de moi et je passe aussi
beaucoup de temps à l’arrêt à attendre.
Je n’avais pas imaginé la complexité à
répétition du terrain. Et le chrono tourne malgré tout et l’organisation ne
fera aucune rallonge de temps avant les barrières horaires.
Arrivant pépère vers le 30ème km, un signaleur me prononce
brutalement cette phrase qui m’interpelle comme une mise en demeure et me sors
de ma sur zone de confort :
madame vous pouvez encore rattraper le serre
file si vous vous dépêcher, il est parti il y a quelques minutes…
Tonnerres et éclairs dans ma
tête.
Quoi un serre file ?
Barrière horaire ?
Je me suis pas débattue
jusqu’à là pour ne pas terminer cette course. Je n’ai pas fait 3 heures de
route pour venir dans le Doubs sans manger ma cancoillotte à l’arrivée !
Petit électrochoc, nadia fait toi
pipi dessus mais rattrape ce gars.
Début de ma chevauchée un peu plus sauvage
et téméraire.
En fait ils auraient déjà dû me mettre une première couche au
ravito du 25km, cela m’aurait fait bouger mes fesses au lieu de jouer mes
surprotectrices.
Non je ne suis pas en rando course découverte mais sur une
compétition !
Heureusement pour moi les montées deviennent un peu plus
praticables et surtout j’arrête de réfléchir et d’attendre que les autres
passent. Désormais le chrono devient une motivation.
Ici la sélection est stricte. Il
n’y aura aucune marge supplémentaire en raison des conditions météo
déplorables. Si tu n’es pas, un minimum bon en technique, tu n’y arrives pas.
Tu auras beau avoir le physique et l’entrainement cela ne suffit pas face aux
cailloux et à la boue.
En résumé 800 inscrits, j’arrive
579 ène mais Finisher et je suis juste contente.
 |
comprends toujours rien à ces graphes, surtout à l'allure qui descend alors que j'allais plus vite à la fin non ? |
Je n’arrive pas épuisée mais
juste lasse du terrain impraticable pour mon niveau technique.
Encore une fois
c’est cela qui a manqué ainsi qu’une plus grande confiance en moi pour
affronter les difficultés du terrain.
A peine arrivée, je fais direct
ma séance gratuite de cryothérapie aux robinets mis en place exprès pour les
coureurs. Bizarre je ne trouve pas l’eau froide ( c'est un signe de fatigue mentale ça!). Mais au final le camion douche
avec l’eau chaude apportera sa part de réconfort pour rentrer dans des bonnes
conditions.
Remarques diverses
- au gars à qui j’ai demandé de se
pousser, la prochaine fois tes bâtons, je te les ferais manger et me fait pas
la moral car je n’ai pas dit de quel côté je passais alors que je t’ai demandé
gentiment si je pouvais dépasser, pauvre imbécile frustré ! NB les bâtons sont interdits sur la course...
- à la petite jeunette qui se
fait pousser aux fesses par son chéri -soit, mais qui t’empêche en plus de
passer en donnant la main à son copain- pareil, va chercher les champignons espèce
de cloche ! Ahhhh je commençais à râler, cela
allé de mieux en mieux !
Les vidéos
Le mot d’ordre du jour : glisser
mais encore…..
sport, patiner, skier, mouvement,
déraper, s'infiltrer, pénétrer, évoluer, passer, filer, échapper, technique,
coulisser, langue, état mental, se laisser aller, s'abandonner, aller,
caresser, couler, descendre, effleurer, enfoncer, fourrer, introduire, lécher,
plonger, ramper, riper, rouler, s'insinuer, s'introduire, se couler, se
faufiler, tomber, traîner....
Il n’y a pas un synonyme qui est
faux, quelques uns, pèles mêles dans mes réflexions :
- état mental difficile, quand tu sens que tu ne
contrôles plus rien alors oui tu te laisses aller
- oui quand tu descends plus de mètres que tu ne montes, vous voyez l’épreuve d’Intervilles
- oui tu lèches tes doigts malgré toi avec toute la boue collée partout et que tu n’arrives plus à sortir les fruits secs de ton sachet autrement qu’en les gobant
- les descentes sont plus des plongées sur les fesses et tu demandes à quoi tu vas t’agripper pour stopper ton mouvement. Ouppssss monsieur merci de m’encastrer dans vous, non je ne bouge plus, j’en suis plus capable là. Oui j’arrête de crier comme c’est recommandé sur le règlement pour ne pas déranger la flore local….en quoi rester discret influence la nature protégée ????????
- effleurer et caresser chaque main tendue de l’étranger qui devient ton sauveur
- s’enfoncer et se fourrer dans la végétation pour chercher du grip, non j’aime la nature c’est bien connue mais comment la végétation peut être aussi dense et sauvage ici ?
Parcours
https://www.youtube.com/watch?v=DipEiYAyKxY